
Fondatrice des Ateliers Zarraga, Sandrine Nsita est une entrepreneuse dynamique qui multiplie les initiatives : ateliers de formation, salon de coiffure, guide de formation, chaîne YouTube... Elle impressionne par ses idées et sa passion du cheveu.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sandrine Nsita et je suis la fondatrice des Ateliers Zarraga. Avant de me lancer dans l’entrepreneuriat, j’ai d’abord suivi des études en kinésithérapie… que je n’ai finalement pas poursuivies jusqu’au bout.
En 2016, j’ai commencé l’aventure Zarraga en proposant des cours de coiffures afros. Étant entourée de danseurs, j’ai pris conscience de l’importance de l’image. À l’époque, j’étais professeure de danse Ragga, et c’est de là que vient le nom des Ateliers Zarraga !
J’ai rapidement compris que le marketing digital était essentiel et que le projet devait prendre une nouvelle dimension. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’arrêter mes études et de m’enregistrer comme indépendante.

Comment l'entrepreneuriat s'est imposé à toi ?
Honnêtement, l’entrepreneuriat était loin de moi au départ. J’étais artiste ! Mais au fil du temps, il est devenu une évidence.
Dans ma famille, les études sont très valorisées : mes sœurs sont passées par l’université, ma mère est ingénieure… Au début, certains se demandaient : « Tu ne vas quand même pas devenir coiffeuse ? » C’était un défi de prouver que la coiffure pouvait être un vrai projet entrepreneurial.
Les artistes ont un mindset différent des entrepreneurs. Parler d’argent, fixer des prix, ce n’était pas naturel pour moi. Mais les clients m’ont forgée en tant qu’entrepreneure. J’ai appris à structurer mon business, à aller à des conférences, à reformater ma mentalité. Au départ, je tressais pour 10€ la journée ! Aujourd’hui, j’ai compris la valeur de mon travail, et je n’ai pas peur d’affirmer mes prix.
Il m’a fallu sortir de ma zone de confort, rencontrer d’autres entrepreneurs, et me former en permanence. J’ai aussi été jusqu’à Paris pour me faire accompagner en photographie et en marketing digital, car je savais que ces compétences allaient être essentielles pour le développement de mon projet. L’aventure continue, et je continue à évoluer !

Comment t'es-tu formée au métier de la coiffure et à l'entrepreneuriat ?
Une fois ma décision prise, je me suis orientée vers plusieurs formations :
J’ai suivi des cours du soir à l’EPHEC pour me perfectionner en stratégie digitale et en gestion d’entreprise, j’ai appris la coiffure chez Belle au Quotidien et au centre de formation Bio Pro, ce qui m’a permis de passer mes examens et d’obtenir mon accès à la profession et enfin, j’ai été accompagnée par la coopérative Rcoop, une structure dédiée aux coiffeurs afro. Ils s’occupaient de la comptabilité et de l’administration, ce qui m’a permis de me concentrer sur mon apprentissage et mon développement.
J’ai commencé en coiffant à domicile, mais le projet a pris de l’ampleur. Rapidement, j’ai recruté une autre coiffeuse, et la demande grandissant, nous avons cherché un local. J’ai finalement négocié un bail réduit dans un centre culturel, le temps d’économiser pour un espace permanent.
Les Ateliers Zarraga, c'est plus qu'un salon de coiffure. Peux-tu nous en dire plus ?
Les Ateliers Zarraga sont une plateforme dédiée à la santé du cheveu afro à travers trois axes :
Le salon de coiffure : un lieu pour celles et ceux qui préfèrent confier leurs cheveux à des professionnels et prendre soin d’eux dans un cadre convivial.
La formation : initialement destinée aux coiffeurs, elle s’est élargie aux parents et aux personnes souhaitant entretenir leurs cheveux de manière autonome.
Les produits cosmétiques : avec Marhessences, nous répondons aux besoins spécifiques de notre clientèle grâce à notre gamme de sérum, de crème et de sprays.
Nous avons également mis en place un guide pratique, qui a vu le jour pendant la crise sanitaire, pour accompagner celles et ceux qui suivaient déjà nos modules en ligne.
Nous sommes présents sur YouTube pour assurer une visibilité et partager du contenu informatif, même si ce n’est pas notre plateforme principale.
Comment est née la marque de cosmétiques Marhessences ?
Pendant le confinement, nous avons lancé Marhessences. Nous étions déjà partenaires avec d’autres marques de cosmétiques, mais nos clients avaient des besoins plus spécifiques. Nous avions pensé à créer notre propre marque deux ans auparavant, mais c’est vraiment le confinement qui nous a poussés à nous réinventer.
Ma mère, qui est ingénieure industrielle, a joué un rôle clé dans la formulation et le conditionnement des produits. Aujourd’hui, elle fait partie de l’équipe à plein temps. Nous avons aussi une directrice commerciale, et des étudiantes en marketing et communication qui nous accompagnent régulièrement.
Je recommande vivement de lire le livre "Réfléchissez et devenez riche" de Napoléon Hill. Ce n'est pas seulement un livre sur l'argent, mais un guide pour bâtir une mentalité d'entrepreneur.