Promotion de l’entrepreneuriat afrobelge féminin

Fondatrice des Ateliers Zarraga, Sandrine Nsita est une entrepreneuse dynamique : ateliers de formation, salon de coiffure, guide de formation, chaine Youtube… Elle impressionne par ses idées et sa passion du cheveu.

Alors… qui se cache derrière les doigts de fée de Zarraga ?

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es-tu ? Quel est ton parcours ?

Je m’appelle Sandrine, je suis la fondatrice des Ateliers Zarragga. Concernant mon parcours scolaire, j’ai fait des secondaires générales à Bruxelles puis me suis inscrite en kinésithérapie que j’ai poursuivi jusqu’à l’avant-dernière année. Pendant mes années kiné, j’avais mon projet entrepreneuriat en tête et je n’étais pas aussi passionnée aussi passionnée par ce que je faisais sur le côté.

Au départ, ce que j’ai commencé avec Zarragga en 2016, je proposais des cours de coiffures afros :  j’étais prof de danse Ragga ; c’est d’ailleurs de là que vient le nom des Ateliers Zarragga ! J’étais entourée de danseurs et j’ai réalisé comme l’image est importante.
J’ai compris à quel point le marketing digital était important et le projet a vraiment décollé sur les réseaux. Et au moment où je me suis dit que je veux vraiment lancer là-dedans, c’est quand j’ai décidé d’arrêter mes études et de m’enregistrer comme indépendante.

Dès que j’ai posé ce choix je me suis réorientée et j’ai décidé de me former : j’ai suivi des cours du soir à l’EPHEC pour mieux m’occuper de la stratégie digitale, je me suis formée en coiffure auprès de Belle au Quotidien et au centre de formation Bio Pro qui m’ont permis de passer mes examens pour avoir accès à la profession.

J’ai eu la chance d’être accompagnée par la coopérative Rcoop, qui est une initiative pour les coiffeurs afro lancée par Béa Diallo. C’était un peu comme la Smart mais pour les coiffeurs afros et ça m’a beaucoup aidé : Ils s’occupaient de ma compta, de l’admin et pendant que je continuais mon cursus à l’EPHEC.

Au démarrage, je coiffais chez moi à domicile et je me suis rapidement rendue compte que le projet grandissait et évoluait, j’avais recruté une autre coiffeuse et on s’est rendu compte que les gens voulaient un local. Du coup, J’ai demandé un local permanent au centre culturel et j’ai négocié un bail réduit, le temps que je puisse économiser.

Pendant le confinement, la marque de cosmétiques Marhessences est née. Nous avions des partenariats avec d’autres marques de cosmétiques mais nos clients avaient parfois d’autres besoins et d’autres demandes. On avait déjà pensé à une marque de cosmétiques il y a deux ans et le confinement nous a vraiment poussé à nous réinventer. Ma mère est ingénieur industrielle s’est vraiment occupé de la composition, du conditionnement…

Actuellement, on est confinés mais on continue ! Une nouvelle personne vient de rejoindre l’équipe en tant que directrice commerciale. 70% de mon travail consiste en de la coordination marketing, digitale et le développement du projet dans son ensemble.  Ma maman est ingénieure industrielle – elle s’occupe de la composition des produits : elle a rejoint l’équipe il y a un an. Deux étudiantes sont avec nous de façon ponctuelle et elles s’occupent de tout ce qui est administratif. On accueille souvent des étudiantes en marketing et en communication qui font leur stage auprès de nous*.

Un salon, des formations, des médias… Tout ça, c’est Zarraga Braids ! Peux-tu nous en dire plus ?

Les Ateliers Zarragga c’est une plateforme qui a pour but de promouvoir la santé du cheveux au travers de la formation, du salon de coiffure et des produits cosmétiques.

Au départ, nous ne formions que les coiffeurs – parce que la coiffure afro n’est pas reprise dans les cursus de formation en coiffure classiques. C’était donc un complément qu’on voulait donner aux coiffeurs.
Puis aux parents et aux autres personnes intéressées. Ceux qui viennent le plus dans notre salon sont des parents, ou des personnes qui n’ont pas le temps et l’argent d’aller en salon tous les mois et qui veulent s’autonomiser, dans la coiffure mais dans l’entretien.

Marie Kalipé a beaucoup participé aux ateliers en parlant du soin, je parlais plus du coté coiffure.

Pendant le Coronavirus, le guide pratique est né malgré que des personnes suivaient déjà des modules à distance.

La chaine YouTube est présente aussi parce qu’en terme de marketing, c’est important d’être visible. Même si j’admets que ce n’est pas la plateforme sur laquelle nous sommes les plus actifs, c’est un canal important pour la communication.

Comment as-tu fait le choix de te lancer dans l’entrepreneuriat ?

Bonne question… L’entrepreneuriat, ça ne me disait rien, je ne me connaissais pas. J’étais loin de ce monde, j’étais artiste ! Puis l’entrepreneuriat s’est imposé à moi.

J’avais arrêté mes études or dans ma famille, l’importance des études a toujours été forte : mes sœurs ont fait l’université. Ma mère est ingénieure… Je  ressentais un regard qui insinuaient presque « Tu ne vas quand même pas devenir coiffeuse« .

Les artistes ont moins ce mindset propre à l’entrepreneuriat, l’argent ont en parle pas – la passion c’est la passion…
J’ai commencé à m’intéresser à l’entrepreneuriat en regardant des vidéos sur YouTube, je me suis faite accompagner par des coaches. J’ai été jusqu’à Paris pour me faire accompagner en photo, marketing digital…

Aujourd’hui il y a plus d’outils, de structure comme MicroStart, BeCentral… Des choses que je ne connaissais pas en 2016. Tous mes amis entrepreneurs sont des afro-français parce que je me suis connectée à eux au départ.

Au départ, je faisais les choses automatiquement. Et ce sont les clients qui m’ont fait devenir entrepreneur. C’est la demande et c’est les clients qui m’ont construite en tant qu’entrepreneure.

C’est DEVENU mon monde, il a fallu que je me structure, que j’aille à des conférences. J’ai du réfléchir. Reformater ma mentalité d’entrepreneur. J’ai appris à monter mes prix… Au départ, je tressais pour 10€ par jour !

Il a aussi fallu que je puise beaucoup en moi et que je sorte de ma zone familiale et de mon cercle artistique pour me forger cette mentalité d’entrepreneur et aujourd’hui, elle continue à se forger.

Pour finir, j’ai toujours eu un tempérament d’entrepreneur. A faire des choses, donner des cours, aller vers les autres… Mais dans le business, j’ai du me structurer. Quand j’ai arrêté mes études, je n’avais pas en tête le mot « entrepreneuriat », je me disais juste « je veux faire de la coiffure mon métier ».

Qu’est ce qu’on peut souhaiter pour Zarraga Braids ?

Qu’on réouvre les ateliers ! Souhaitez-nous du positif : de continuer à être créatives, de continuer d’être aussi proche de vous.

Ce qui m’inquiète, c’est de perdre la proximité avec notre clientèle, la crise est en train de nous éloigner et c’est vraiment quelques chose qui me fait peur.

Je ressens que le lien n’est plus le même, que les gens ne nous contactent plus et que s’ils viennent, c’est uniquement pour récupérer des produits. Mais il y a besoin de plus… Et je ne veux pas uniquement vendre des produits, au départ ce n’était pas ça la vocation des Ateliers.

Et où peut-on te retrouver pour suivre tes actualités ?

Et maintenant, sur Entreprenoires.be !

La reco de Sandrine 

Je vais recommander un livre de Napoléon Hill  » Réfléchissez et devenez riche » ! Il y a plein de leçons de vie et c’est un livre qui ne parle pas de gagner de l’argent au sens strict mais plutôt qui permet de bâtir une mentalité d’entrepreneur et je le recommande à tous les entrepreneurs qui commencent.

Ca permet de revoir les petites choses qui font les grands choses.

* Pour vos prochaines lectures, pensez à soutenir les petits commerçants et à passer vos commandes auprès des librairies indépendantes comme Pépite Blues, librairie afrocentrée bruxelloise tenue par Celestina Jorges Vindes.